L’unique gare de Venise, par laquelle passent chaque jour 82 000 personnes. Des travailleurs, des touristes... Cet endroit est bombé, à toute heure ! Attirés par tous ces clients potentiels, de nombreux magasins se sont ouverts tout autour des chemins de fers. Mais, cela a aussi attiré d’autre personnes, au commerce bien moins légal... pickpockets, vendeurs de drogues en tous genres, mendiants. Les attrape-nigauds sont courants ici et le soir, il ne fait pas bon de traîner autour de la gare. Soyez bien accompagnés, surtout si vous êtes une frêle jeune femme ! Ces derniers temps, il paraît que la gare a été le spectacle de quelques mystérieux enlèvements. Voilà qui est peu rassurant !

Un peu de verdure dans ce monde de brutes… ou un peu de verdure pour ce monde de brutes : passé dix-huit heures, cet endroit est envahi par les dealers de… verdure, si on peut dire. Beuh et shit à prix variables, selon si vous avez l’air d’une bonne poire ou non ! Mais pendant la journée, cet endroit est parfait pour s’arrêter quelques minutes, sur un banc, pour observer les alentours… des enfants jouent sur les jeux placés dans un coin, sous la surveillance de leurs parents. Quelques personnes promènent là leur chien, alors qu’un panneau interdit ici leur présence. Oui, regardez où vous vous asseyez, si vous désirez poser votre postérieur directement dans l’herbe !

Tenu par un vieux couple d’anglais très collet-monté, se salon de thé est au goût des habitants les plus raffinés de Venise. Les lieux sont décorés avec goût, à force de draperies fleuries et meubles rustiques. On peut y prendre une tasse de thé (ou de café) et quelques gâteaux à toute heure de la journée et y prendre un brunch, de dix heures à treize heures. Est accolé à ce lieu un petit magasin vendant du thé, de la porcelaine fine et des pâtisseries. Les prix sont assez élevés mais on trouve là beaucoup de jeunes adolescentes des écoles privées des environs, aux allures bourgeoises. Ce lieu est aussi connu pour permettre à des jeunes créateurs de mode d’organiser des défilés, devant la clientèle huppée des lieux.

Roulettes, jeux de cartes, machines à sous ! Bienvenue au casino de de Venise. Dans ces lieux, une tenue correcte est exigée – cela veut dire que si vous êtes en jean et baskets, n’espérez pas même entrer. Ici, c’est chemises et colliers de perles, et on mise gros. Si vous êtes un gold digger, ici est l’endroit rêvé pour trouver un porte-monnaie qui vous convienne... Et si vous êtes une pauvre âme qui doit à tout prix se refaire, allez donc voir le propriétaire des lieux : il paraît qu’il a un talent inné pour exaucer les vœux des désireux... mais ce qu’il demande, en échange, n’est pas forcément très attendu, ni agréable. Il n’est ici point question d’argent, ni d’actions en bourses ! Mais de crimes, et d’abnégations.

C’est en 1807 que cette île devint un cimetière. Les morts sont conduits ici sur des gondoles funéraires et de nombreux personnages connus, comme Igor Stravinsky ou Jean Schlumberger, sont enterrés là. On retrouve sur l’île de San Michele des tombes de tous âges et horizons et chaque jour, de nouveaux cercueils sont mis en terre dans ce lieu. C’est un endroit qui est loin d’être désert en plein jour. On y croise des familles éplorées, des veuves avec des fleurs ou des touristes venus visiter l’Église de San Cristoforo qui se trouve là. La nuit, les portes de San Michele sont fermées mais quelques coquins osent quand-même s’y glisser…

Les gens habitants ici sont bien souvent riches, ou alors ont eu un bel héritage... Les maisons sont plutôt grandes, habitées par les foyers les mieux pourvus de la classe moyenne. On y trouve beaucoup de médecins, ingénieurs... ou de jeunes héritiers s’ennuyant, ayant décidés de vivre dans le centre de Venise – ou plutôt, à côté de ce dernier. Malgré la gare, qui se trouve dans ce quartier, les alentours sont assez calmes... sauf la nuit, où les rues sont parcourues par des adolescents turbulents, et des riches débauchés qui se rendent au casino du coin. Mais, c’est un bel endroit ! On trouve aussi ici beaucoup de très petites chambres, en mauvais état, où s’entassent les étudiants.

Cela ne semble être qu’un grand terrain vague… mais il s’agit, en fait, de plusieurs terrains dédiés à la pratique du sport. On retrouve celui de foot à l’herbe non-tondue, celui de basket où il manque les paniers, celui de tennis où une barre en fer sert de filet, ou la piste de course craquelée, sur laquelle on a vite fait de se rétamer. Ces lieux sont toutefois toujours utilisés, surtout par les écoles. Mais après 18 heures, le lieu est laissé aux âmes en peines, qui viennent ici en groupes s’amuser avec un ballon, ou quelques bouteilles d’alcool. Les alentours sont jonchés de paquets de biscuits, de reste de kebabs, de bouteilles et canettes vides.

Un véritable trou à rats, où l’on croise des chômeurs au nez rouge des dix heures du matin, qui commence la journée avec un café et la finissent avec une eau-de-vie… Au fond de la salle une télévision permet aux joueurs de veiller sur leur favori aux courses équestres, ou sur leur équipe favorite lors des grands matchs de football. L’endroit est calme, sauf de dix-sept heures à dix-huit heures trente, quand un groupe de sexagénaires se réunit pour jouer aux cartes, en riant de leurs déboires. Ce lieu pittoresque, démodé, a toutefois de quoi attirer, en plus du prix abordable de ses alcools : ses deux tables de billards et son jeu de fléchettes, qui dont fureur même chez les jeunes du quartier.

Se trouvant près d’un très grand lycée plein d’adolescents affamés, Bai She Zhuan a cassé ses prix pour les repas du midi, en semaine : du lundi au vendredi, vous pouvez manger à volonté pour dix euros ! Mais veillez à ne rien laisser dans votre assiette car chaque plat non-terminé sera facturé deux euros… La nourriture mise à l’honneur est ici asiatique : vous trouverez sur la carte des plats coréens, thaïlandais, vietnamiens, chinois et japonais. Et le tout est très bien maîtrisé par les cuisiniers, qui ne laissent sortir de leurs cuisines que des mets au goût exquis ! Le prix est bas mais la qualité est là, ce qui fait que ce lieu est très populaire : la salle peut contenir jusqu’à 80 personnes, et est rarement vide.

Une des nombreuses églises de Venise. Son style d’architecture est entre le style gothique et le style de la renaissance, ce qui lui donne un visage particulier, et les peintures que l’on retrouve à l’intérieur, sur tous les murs et plafonds, lui donnent un aspect grandiose, digne de l’Italie comme les romantiques l’imaginent ! On retrouve dedans des œuvres d’artistes reconnus mondialement, comme Giovanni Bellini ou Anthony van Dick, et toutes, évidemment, représentent des scènes religieuses. L’accent est mis sur la vie de saint Zacharie, père de Jean le Baptiste, dont il est dit que les ossements reposent sous le sol de l’église... on comprend mieux le nom de cette dernière, en sachant cela.

Un bâtiment d’une beauté époustouflante, à la façade de marbre finement sculpté... Mais à l’intérieur, point de joie, ou de béatitude : cet endroit est un hôpital. A perte de vue, des murs blancs et des chambres où des malades attendent que leur sort soit scellé. Ce n’est pas un endroit où il est bon de se promener, sauf si on aime le désespoir, la mort et le débordement. Comme dans tous les hôpitaux publics, c’est ici la course pour le personnel, qui encore et encore est en sous-effectif... N’en veuillez donc pas aux infirmiers et médecins s’ils sont quelque peu expéditifs avec vous et n’oubliez pas que, malgré cela, cet hôpital est très réputé. On y est bien soigné et les scandales sont rares.

Ici, on retrouve beaucoup d’individus aux revenus modestes, voire très modestes. Les barres d’appartements sont nombreuses, créant des petites cités ayant leurs propres règles de vies. Dans certaines, il fait bon vivre. Dans d’autres, c’est difficile... La criminalité, la vétusté. Mieux vaut s’éloigner de certains endroits ! Si vous le pouvez, préférez ces rues, toutes pareilles, bordées de petites maisons étroites. Un peu plus spacieuses qu’un appartement tout en haut d’un immeuble, avec moins de voisins – et donc, moins de problèmes. Les touristes sont rares par ici, ce qui en fait un lieu calme, agité seulement par les allers-et-venues des petites brutes et mafieux qui viennent se cacher là.

Envie de perdre ce ventre qui vous empêche de voir vos pieds, ou d’avoir des pectoraux à en remplir un soutien-gorge de taille B ? C’est là que vous devez vous rendre ! Les machines sont ici à la pointe de la technologie et des cours de zumba sont dispensés dans ces locaux. On peut aussi demander, pour quelques billets en plus, une demi-heure avec un coach sportif ou un pot de protéines. C’est le repère d’une poignée d’haltérophiles et d’une ribambelle de sportifs du dimanche : si vous désirez vous moquer de gens, du fait de leur tenue ou de leur incapacité à comprendre le fonctionnement d’une machine, c’est ici que vous devez aller.

Comment une grande ville telle que Venise pourrait ne pas avoir son Starbucks ? Pour certain, cette marque de cafés est la pire des choses. Pour d’autres, c’est une bénédiction. Connu pour ses breuvages changeants selon les saisons, ou ses cafés faits pour les gens n’aimant pas le goût du café, Starbucks a, on ne peut le nier, séduit beaucoup de monde. Celui de Venise est vaste et bien placé et toujours fourmillant de personnes, allant et venant. Ici aussi, les baristas font exprès de faire des fautes dans votre nom, sur votre gobelet, pour vous permettre d’en rire sur les réseaux sociaux…

The Gritti Palace est un hôtel où viennent se réfugier les plus riches touristes et Hommes d’affaires : en plus de suites magnifiques, dont le prix se traduit par « vue sur la mer », « baignoire en marbre et robinets en or » et « langouste à toute heure du jour et de la nuit », cet hôtel comporte un restaurant chic et tout ce qu’il faut pour bien vivre là. Par exemple une blanchisserie, un cireur de chaussures et un distributeur de lingots d’or et d’argent sont mis à disposition des clients de l’hôtel, bien qu’on puisse manger là sans y avoir réservé la moindre chambre. Le restaurant est une véritable œuvre d’art à lui seul, avec ses fresques murales imitant le style de Michel-Ange et son mobilier en bois de rose.

Coincée entre la basilique Saint-Marc, le campanile de Saint-Marc et le palais des Doges, cette place est un lieu où nombre de touristes s’arrêtent, pour contempler la beauté des lieux – ou faire les magasins. Mais ici, point de commerces pittoresques ! Ce sont surtout de grandes marques luxueuses, comme Gucci et Prada, qui se sont installées entre les édifices touristiques de cette immense place publique. Cet endroit est aussi connu pour ses pigeons, attirés là par centaines par les touristes et les miettes qu’ils leurs distribuent. C’est d’ailleurs le seul endroit dans tout Venise où on a légalement le droit de nourrir ces oiseaux envahissants.

La Fenice est le célèbre opéra de Venise, qui suite à un incendie criminel a été entièrement refait en 2004. Mais, il est loin d’avoir perdu de sa grandeur ! Statues, dorures... le cadre est magnifique, bien que les couleurs, vibrantes, donnent un air un peu kitsch au tout. L’acoustique est sinon bonne et les grandes voix de l’opéra défilent dans les lieux, tout comme les chefs d’orchestres les plus connus. La Fenice s’ouvre à toutes sortes de représentations, allant des concerts de musique des jeux Zelda, à des petits ballets qui peuvent se satisfaire de la largeur de la scène du lieu qui a avant tout été conçue pour... les opéras. On peut aussi, parfois, aller y voir des pièces de théâtre, surtout de la commedia dell’arte.

Les loyers sont extrêmement chers, vu la popularité de cet endroit. C’est là où on trouve le plus de touristes... C’est le centre de tout et c’est là que se doivent d’habiter ceux qui veulent tout. Qu’importe que ce soit dans un deux pièces miteux, dont le loyer à l’année permettrait d’acheter une belle maison aux abords de Venise ! Enfin. Ceux qui habitent là sont soit riches, soit n’ont pas le choix, et font leur possible pour survivre dans ce quartier où tout va trop vite, et où les rues sont toujours bruyantes. Oui, c’est cher, c’est petit, c’est bruyant... D’ailleurs, depuis quelques années, la demande immobilière est moins forte, ici. Aurait-on enfin compris qu’il ne fait pas bon de vivre ici ?

Lieu de peur et de traumatismes, la patinoire est là où beaucoup, pour la première fois, se sont fait une entorse, cassé un os ou ouvert la tête… sans compter les nez amochés ! C’est pourtant amusant d’y aller, pour tourner en rond, entre amis, sur la glace. C’est aussi une bonne façon de se rapprocher d’une personne pour qui on a le béguin, en lui proposant son bras pour l’aider à tenir sur ses patins ! Sauf si, hélas, il ou elle sait déjà comment on fait. De nombreux sports sont pratiqués ici, que ce soit le patinage artistique, de vitesse, ou le hockey. Le seul point négatif, c’est le nombre d’extrémistes de droite, violents, qui viennent traîner là.

Cet endroit est décoré au goût des années 40 et 50, et la musique ne réchappe pas à cela ! Ici, on écoute du jazz et du rock – on en joue, aussi. Les concerts sont nombreux ici et les danseurs, aussi ! Cet endroit est le lieu de réunion d’amateurs de danses de salon, plutôt énergétiques et plus jeune qu’on pourrait le penser. Certains guides touristiques conseillent à leurs clients ce lieu, dit comme chaleureux, romantique et hors du temps. Là, vous trouverez des minettes en jupes larges se faire draguer par des loups aux cheveux gominés, tatoués jusqu’aux phalanges. Ce bar a une jolie collection de bières, whiskeys et milkshakes – avec ou sans alcool.

Avec une carte de 100 pizzas différentes, Arte della Pizza a tout pour plaire à tout le monde ! Et si vous n’aimez pas la pizza, ils ont aussi une jolie carte de pâtes et salades. De plus, les chefs sont excellents, personne n’a jamais eu à se plaindre de ce qui était dans son assiette. Cet endroit reste, toutefois, d’une grande simplicité : la salle de restauration est petite, les murs sont décorés de vieilles affiches publicitaires, le mobilier est dépareillé et le prix est ridicule : pour six euros, on s’en sort avec un plat et une boisson. C’est donc une adresse sympathie, qui mériterait d’être plus connue d’après les habitués des lieux.

Ici vous vous ferez réveiller à sept heures du matin par des troupes d’adolescents de passage à Venise ou des couples dans une mauvaise passe… Ici, les douches et toilettes sont séparées des chambres, ce qui fait que croiser son voisin enroulé dans sa serviette de bain dans le couloir n’est pas rare ! Ainsi, vous pouvez lui demander en face-à-face de baisser le son de sa télévision car ici, l’insonorisation n’est pas très bonne… tout comme la décoration, qui laisse à désirer : vieux papier-peint fleuri et pots-pourris ! Mais, cet endroit a ses qualités : son prix peu élevé, le petit-déjeuner que l’on peut prendre dans la salle à manger commune (si on paye un supplément) et les beaux yeux du gérant…

C’est le musée d’Histoire Naturelle de Venise, et l’intérieur est aussi impressionnant que l’extérieur ! Les expositions changent souvent, mais les animaux empaillés ou les squelettes de bêtes gigantesques sont toujours mis en avant, pour le bonheur des petits (et grands) curieux. Il arrive aussi, parfois, que des animaux vivants, comme des insectes ou des reptiles, soient amenés là pour quelques mois. Mais l’animal n’est pas le seul mâitre des lieux ; une partie de ce musée est consacré à l’Homme. On y retrouve des moulages d’Hommes préhistoriques, des momies égyptiennes, des fœtus difformes dans du formol et une collection de tenues ethniques impressionnante.

On ne peut pénétrer ici en voiture, les maisons sont étroites et leurs murs ne sont pas droits... le port, non-loin, ne cesse de faire aller et venir les cargaisons... Oui, tout est réuni pour empêcher les loyers d’exploser, par ici, tellement il y a de contraintes ! On trouve là, surtout, des étudiants qui n’ont pas encore assez pour se payer une voiture et ne dormant pas assez la nuit pour être dérangés par les bruits venant du port. C’est donc un quartier sage, à sa façon : des fenêtres ouvertes sortent de la musique, des rires et de bonnes odeurs de joints... Les rayons des supérettes sont pleins de nouilles instantanées et paquets de chips, à l’image de la population des lieux.

Depuis que cette piscine a été rachetée par un entrepreneur privé, elle a bien changé ! si on retrouve toujours le grand bassin de taille olympique, le petit bassin où ont lieu des cours d’aquagym et la pataugeoire où il y a plus d’urine d’enfant que d’eau, il a été rajouté des jacuzzis et saunas. Néanmoins, pour pouvoir aller se délaisser dedans, il faut payer un supplément ! Aussi, si les saunas ne sont pas mixtes, il arrive que, aux heures creuses, des petits malins aillent contre les règles… Bref, s’il y a quelque chose de visqueux par terre, mieux vaut ne pas vous demander ce que cela est ! Passez vite votre chemin et évitez le pédiluve, c’est la meilleure façon d’attraper une verrue.

Un café qui est surtout connu pour ses glaces et sorbets, faits maisons. Les goûts sont nombreux et change régulièrement : une semaine, on peut tomber sur pamplemousse et une autre, sur Nutella. L’endroit est assez petit, la majorité des places se trouvent sur la terrasse. Le bien-être de ce commerce dépend énormément du beau temps… mais ne vous inquiétez pas, en hiver ils font d’excellents chocolats chaud, épaissis à l’amidon de pomme de terre. Ils sont si bons que même ceux intolérant au lactose ne peuvent y résister. Seul le prix des produits, élevé, empêche certains d’y retourner chaque jour ! On peut aussi manger là des muffins, ou boire une bière au nom peu connu.

Cet endroit est avant tout un musée, dédié à l’art du théâtre. Il a été placé dans la demeure d’un ancien dramaturge, Carlo Goldoni. Parfois, des petites pièces, y sont jouées pour amuser les visiteurs. Une partie de cette grande bâtisse n’est pas utilisé en tant que musée, mais en tant que bibliothèque – dans laquelle on retrouve, avant tout, des ouvrages traitant du théâtre. On retrouve dedans beaucoup de passionnés de littérature, et des cercles de lecture s’y retrouvent. L’ambiance du lieu est assez relâchée, les bavardages à voix basse sont autorisés. Il y a même une petite salle de projection, qui est louée par un club de cinéma, où se réunissent des amateurs de vieux films et nanars.

Plus grand marché de Venise, et plus touristique ! De ce fait, beaucoup d’étals ne présentent ni fruits ni légumes, mais des souvenirs, comme des masques de carnaval ou des miniatures de monuments. Ce lieu ouvre vers 7h et ferme vers 13h, tous les jours – mais la plupart des vendeurs ne sont là que le samedi. L’été, l’endroit est peu agréable car envahi par les mouches, quel dommage ! Et, attention aux pickpockets et aux arnaques ! Ici, les paquets de tomates séchées de 100 grammes font en fait 80 grammes… Beaucoup de marchands ont appris à tirer bénéfices de la candeur des touristes et seuls les locaux connaissent les bons coins de ce marché.

Si vous ne voulez vraiment pas dépenser un centime dans un lieu où vivre, ce squat semble être un lieu fait pour vous. Mais pour vivre ici, il faut être un dur ! Ce lieu est peuplé de drogués et de magouilleurs et s’il y a la possibilité de poser un verrou sur la porte de la pièce qu’on s’est choisie pour vivre, il n’est pas exclu que quelqu’un l’enlève par la force. Avant, cet endroit était un lycée mais avec la crise économique, l’établissement a été fermé. Depuis deux ans, c’est devenu un gigantesque squat et l’électricité ainsi que l’eau (froide) ont été remis illégalement. L’endroit est sale, insalubre et maintenir dans un tel lieu une hygiène corporelle saine est difficile.

Ce ne sont plus des maisons, ou des appartements qu’on trouve là... Mais des palaces ! Transmis de parents à enfants depuis des générations, on trouve là les plus riches familles de Venise. Celles qui ont fait l’histoire de la ville, et qui en font le futur. Leurs richesses sont immenses et se sont souvent eux qui possèdent les banques et grands magasins de Venise. Ici, point de pauvres, à part sur les bancs publics ! Les riches vivent entre eux et n’aime, d’ailleurs, pas voir des étrangers s’installer ici... heureusement que ce coin n’est pas l’un des plus touristiques de Venise, mais cela n’empêche pas les badauds de venir jusque-là prendre en photo les façades de leurs habitations.

Cet endroit, laissé à l’abandon par la mairie, a été repris par les skateurs du coin. Des rampes ont été installées sur le sol bétonné et des caisses trouves ici et là servent de bancs. Le tout a été joliment décoré par des tagueurs doués – le genre qui ne se contente pas d’écrire juste son blaze sur un mur. Les vendeurs de nourriture ambulants sont nombreux à s’arrêter là, même s’ils n’ont pas le droit : les personnes fréquentant ces lieux sont toujours d’accord pour acheter une pizza (même s’il est 15h) au marchand qui passe ! Quoi de mieux que de réconforter son ami, qui vient de se torcher lamentablement, avec une part de pizza hawaïenne ?

De la musique répétitive et des plumes roses ! Cette boîte de nuit est connue pour ses soirées déguisées, ses cocktails abordables, ses toilettes propres et le taux élevé d’homosexuels hommes dans sa clientèle. Pour passer une soirée entre filles sans trop craindre de se faire aborder par des mâles en ruts, c’est le bon coin… mais vous messieurs, faites attention à vos fesses si vous ne voulez pas qu’elles se fassent pincer par un chauve de deux mètres aux allures d’armoire normande… Il y a aussi pas mal de drogues qui tournent dans les lieux et au grand dam des propriétaires de cette boîte, les visites policières sont nombreuses… de quoi bien refroidir l’ambiance.

Ce bar, qui n’ouvre que de dix-huit heures à trois heures du matin, chaque nuit, est bien bizarre ! On y sert quasi-exclusivement que des alcools forts et les cocktails sont là bien dosés. L’ambiance est à donner envie, aux plus timides, de danser sur les tables : la musique, électronique, est forte et les corps très proches… On y rencontre aussi énormément de créatures inhumaines, sans que cela soit vraiment explicable. Peut-être parce que le patron n’est lui-même pas humain ? D’ailleurs, une fois par mois, ce dernier organise des combats illégaux dans la cave de cet endroit, entre créatures. Et, certains humains, chanceux (et au porte-monnaie bien fourni), peuvent les observer et parier sur qui sera le vainqueur.

Un petit restaurant comme on en trouve peu, dans Venise ! Perdu dans une rue où les passants se font assez rares, U propose des plats typés slaves : on trouve là du bortch, ou des pielmenis. La spécialité de cet endroit est un dessert : des raviolis fourrés à la cerise griotte. Hélas pour les amateurs de crème fraîche et pommes de terre, les horaires d’ouvertures de ce magasin sont très limités : U ouvre uniquement le soir, du mardi au samedi, les propriétaires du lieu étant quatre étudiants slaves qui sont encore en études. Difficile de concilier la tenue d’un restaurant et le rythme universitaire… voilà de jeunes personnes très courageuses !

L’Académie des Beaux-Arts est, depuis 2004, occupante de ce bâtiment. On y croise évidemment beaucoup d’étudiants, qui ne cessent de s’excuser quand ils passent dans les couloirs exigus avec leurs cartons à dessins immenses, ou leurs poteries encore fraîches. Des cours de technique et de pratique sont donnés là, dans des amphithéâtres de deux-cent places ou des petites salles de trente chaises, aux sols maculés de peinture. Cet établissement universitaire a bonne réputation et fiers sont les personnes y étant. Peut-être que de là viendra le futur grand-maître de la peinture italienne ; mais pour le moment on trouve là plutôt les grand-maîtres de la sieste en cours.

L’Académie des Beaux-Arts ne se trouvant pas loin, on trouve quelques studios estudiantins dont les poignées de portes sont couvertes de peintures ; mais ils ne sont pas la majorité. Ici, on trouve surtout des étrangers. Diverses diasporas se sont installées là, se faisant réunir ensemble des nationalités différentes. C’est un quartier où il fait bon vivre si on aime la diversité. D’ailleurs, les loyers et habitations sont aussi diverses, par ici, toutes les bourses peuvent trouver un lieu où vivre. Néanmoins, les tensions sont courantes par ici, du fait des façons différentes de vivre des uns et des autres... les match de foots internationaux sont souvent des prétextes à des débordements.

Ce vignoble a été racheté, il y a peu, par quelqu’un d’inconnu aux villageois des alentours. Du fait de la crise économique, le vignoble avait été mis en vente et laissé à l’abandon par son ancien propriétaire, qui avait perdu sa fortune. Pendant des années, le raisin a été laissé libre : une grande partie des vignes sont mortes, mais celles ayant survécu ont fait la joie des enfants des alentours ! Qu’il est bon d’aller grappiller quelques raisins, lors des vacances d’été… ou d’aller jouer autour de la vieille ferme, où avant habitait le propriétaire des lieux. D’ailleurs, dans l’étable, on trouve parfois des campeurs ayant décidé de passer la nuit là.

Large de seulement quelques kilomètres, ce petit bois est privé. Au loin, on peut voir un vieux château qui aujourd’hui encore est habité et les propriétaires aiment se balader sur leur propriété, le plus souvent à cheval – et ils n’apprécient pas trop, dans ces moments, de croiser des individus n’ayant pas été invités sur leurs terres ! Si vous désirez vous hasarder dans ce lieu, veillez à ne pas vous faire voir… au pire, vous trouverez rapidement une cachette : il ne manque là ni de buissons, ni de grands arbres, ni même de cavernes… paraît-il que dans une d’entre elles vit un ours, et que sur ses murs se trouvent des peintures préhistoriques !

Si grande partie de Venise est construite sur pilotis, ce n’est pas pour rien… l’endroit est marécageux ! Et rien n’empêche d’aller se balader sur ces terres humides, qui entourent la ville. Entre les joncs, on peut observer la faune et la flore de l’endroit… ou la pêcher et la chasser, dans les endroits où cela est permis. Si certains endroits sont balisés et défrichés pour permettre aux curieux de se promener dans les marais sans soucis, d’autres endroits, laissés sauvages, sont bien plus dangereux ! Attention à que vos pieds ne glissent pas, où vous vous retrouverez dans une mare boueuse, pleine de moustiques.

Une rivière assez large pour qu’on puisse y faire du rafting, canoë et kayak. Mais, attention aux périodes de crues ! Les eaux de cette rivière grondent alors et, par vagues imprévisibles, arrachent tout sur leur passage. On dit que de nombreuses personnes ont déjà été noyée dans son lit, ou qu’elles auraient été noyées par les monstres y habitant… le folklore de la région est bien riche ! Enfin, cela n’empêche pas les habitants des environs de venir faire trempette là, quand il fait bon, ou de se laisser porter par le courant, qui descend jusqu’à la mer, tout en saluant de la main les pêcheurs et randonneurs.

L’été, les touristes y affluent, pour profiter de la chaleur du soleil et de la tiédeur rafraichissante des vagues. Des tournesols et chaises sont loués à ceux qui le veulent, par des hôtels ou même des bars ayant obtenus le droit de faire commerce sur cette plage. Il y a même des cabanes, pour ceux qui désirent avoir un véritable coin d’ombre ! Pendant cette saison, il n’y a que les coins privés de cette bande de sable qui sont agréables, tant de gens se pressent là, se marchant les uns sur les autres… L’hiver, heureusement, tout est bien plus calme. Les enfants ont toute la place qu’ils veulent pour déployer leurs cerfs-volants et les étudiants désœuvrés peuvent sans soucis faire du feu sur la plage.

Venise est la plus grande ville de la région, mais pas la seule ! Il existe, tout autour d’elle, une multitude de bourgades, petites et moyennes. Certaines sont sur la terre ferme, d’autres installées sur de petites îles. Beaucoup de ces villages sont trop petits pour avoir leur propre école, ou suffisamment de travail pour ceux y habitant, les obligeant à se rendre à Venise chaque matin, et à en revenir chaque soir… mais, au moins, ils ont la chance de vivre dans des endroits calmes, entourés de nature sauvage ! Certes, parfois on ne capte ni le téléphone, ni Internet, et il n’y a pas de magasin Zara sur la place du marché…